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Cher Dietrich,
J’aimerais te dire à quel point je suis touché par ton courage, le sérieux et la cohérence de ta réflexion, ta foi dans le Christ très forte, ta capacité à évoluer dans ta pensée en fonction des situations, ta liberté et ton audace.
Je suis touché aussi par ton sens de l’autre, de la fraternité, de la communauté, ton attention à la relation humaine.
Et je suis encore touché par les contradictions qui t’habitaient, ta fragilité et ta vulnérabilité, tes peurs, tes hésitations.
Je suis touché enfin de ta liberté d’aller jusqu’au bout de ta résistance, dans l’abandon à la gouvernance de Dieu, et ceci jusqu’à la torture et à la mort.
J’aimerais te dire que je suis interpellé et provoqué par ta théologie mûrie au gré des événements souvent violents survenus dans le contexte de ton époque.
Je souscris à ton éthique de la responsabilité qui amène à se dresser contre ce qui va à l’encontre de l’Évangile, qui s’attache aux effets que doit produire la conviction qui nous porte.
Permets moi toutefois de te dire, cher Dietrich, que ton parcours personnel et ecclésial me laisse quelques interrogations :
– dans ton souci d’une Église responsable, n’es-tu pas amené à occulter l’importance d’un faire articulé à un être ?
– j’aimerais en savoir un peu plus sur ce que tu comprends du Christ qui sauve, et de la place du Père et de l’Esprit dans ton centrisme sur le Fils.
Si je me demandais à quel pas concret m’amènerait à faire ma découverte de toi, cher Dietrich, j’engagerais mon énergie dans un combat rassemblant un front le plus large possible.
Et alors, aujourd’hui, que ferais-tu ? Où faut-il s’abandonner ? résister ? Dans le domaine de l’écologie, par exemple ?
Tes sœurs et frères dans le ministère, dans la « Nachfolge » du Christ.